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Habiter le monde de l’Anthropocène

21 janvier 2021,

Conférence issue de la collection "Les conférences POPSU, Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines" prononcée par Cynthia Fleury lors du colloque sur les complémentarités territoriales, « Pour des métropoles résilientes. Métropoles en transitions cherchent trajectoires territoriales », les 21 et 22 janvier 2021.

| Actes de colloques

"Cette conférence vise à éprouver une grille de lecture du corpus philosophique et psychanalytique pour penser les stratégies urbaines des métropoles."

"Je vais essayer de mobiliser des outils et des notions issus du corpus philosophique et psychanalytique, qui se sont popularisés, qui sont souvent instrumentalisés de manière communicationnelle. Néanmoins, ces outils et notions nous permettent de produire, notamment, des métaphores qui nous procurent des émotions et des images bien utiles pour comprendre les systèmes et les dynamiques complexes qui sont les nôtres actuellement.
Pourquoi prendre appui sur des notions issues d’un autre corpus ? Pourquoi faire appel à l’interdisciplinarité ? Parce qu’elle nous permet de penser la dimension holistique d’un phénomène, d’un dispositif. Quant à la métaphorisation, elle vient solliciter une sorte de savoir expérientiel, un vécu sensible. Elle nous permet d’éprouver une théorie, de comprendre par le ressenti quelque chose, de saisir émotionnellement une réalité. Cette métaphorisation n’est pas déficitaire, elle est, au sens bachelardien du terme, une poétique matérielle qui nous permet d’aller saisir quelque chose qu’on intuitionne et qu’on ne sait pas nécessairement argumenter, qu’on ne sait pas encore modéliser, mais qui renvoie à ces nouveaux vécus, à ces nouveaux usages.
Prenons la notion de résilience. Que nous évoque-t-elle lorsqu’on la superpose sur celle de ville ? Nous cherchons à dire plusieurs choses : qu’il existe avec la ville un rapport vital, une expérience esthétique, comme si la ville pouvait être un tiers-résilient dans nos vies. Qu’elle fonctionne également comme un métabolisme, une manière de digérer les phénomènes, de dépasser les traumatismes (environnementaux, économiques, politiques, etc.) qui peuvent l’atteindre. Il en est de même avec la notion de
« capabilités ». Mobiliser les approches « capacitaires », c’est chercher à interroger la dimension capacitaire d’une ville, comment elle procure un empowerment au citoyen, comment elle participe à l’édification de son émancipation. Mobiliser la notion de « communs », poser la ville comme « communs » nous permet d’interroger la combinaison « ressources + gouvernance » qu’elle représente. Ces diff􏰀érentes notions nous permettent d’interroger la ville en contexte anthropocénique, d’articuler ensemble contrat social et contrat naturel."

Lire l’intégralité de la conférence sur le site du PUCA.

Texte intégral / résumé

mots-clés Développement durable