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01/02/21 - Appel à communications - Colloque international "Mouvement et perception"

Appel à communications dans le cadre du Colloque international "Mouvement et perception. La représentation du paysage urbain comme moteur de projet" organisé par le laboratoire de recherche de L’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, LéaV, en collaboration avec le Département Architecture et Design (DAD) de l’École Polytechnique de l’Université de Gênes qui se tiendra les 18 et 19 juin 2021 à l’ENSA-V (France).

"Le colloque s’adresse aux architectes, urbanistes, paysagistes, designers, impliqués dans la conception d’espaces urbains de l’échelle du paysage à celle de l’espace intérieur, mais aussi aux historiens, critiques, experts en sciences humaines et sociales engagés dans l’exégèse et l’interprétation critique de ces paysages et dans l’analyse du ressenti et vécu. Le colloque est ouvert également aux contributions d’artistes, photographes, réalisateurs et à ceux qui réfléchissent à la représentation du paysage et explorent le potentiel de la perception visuelle comme moteur du projet."

"La question principale que l’on pose ici, à laquelle il est possible de répondre par la présentation d’études de cas, est la suivante : « Comment les différentes formes de représentation d’un paysage urbain, qu’elles soient analytiques (textes, images, schémas) ou artistiques, traduisent-elles la perception visuelle de systèmes en mouvement (espace exploré en mouvement ou espace en mutation sous un regard fixe, qui transmettent un mouvement intérieur à celui qui perçoit), et l’utilisent-elles comme « matière première » pour le projet ? » Il est souhaitable que les contributions se positionnent dans l’une des trois catégories interprétatives susmentionnées."

OBJET

"Le colloque questionne les multiples façons de transcrire la perception visuelle des espaces urbains dans des dessins, diagrammes, cartes, figures, signes, plus généralement dans des « percepts » (Gilles Deleuze et Felix Guattari, 1991 [1]), mais aussi en images photographiques, en produits multimédia ou en textes qui contribuent à donner une première impulsion au projet. L’hypothèse de départ est que la représentation, en tant que premier niveau d’interprétation, est un moyen de communication de l’expérience spatiale autour et dans l’architecture, ici entendue comme une présence « en mouvement », c’est-à-dire en mutation sous le regard de l’observateur.
Cette présence s’offre, en effet, à être saisie depuis différentes perspectives : en tant qu’objet à observer, déterminé par un système de signes, de formes, de relations géométriques, de proportions, de couleurs, qui interagit avec des contextes anthropisés et/ou naturels ; en tant que générateur d’expériences perceptives d’espaces et paysages, allant de la dimension de l’architecture stricto sensu et de ses intérieurs, jusqu’à celle plus vaste et complexe de la ville et de ses territoires ; en tant que générateur de mouvements, autour et à l’intérieur, qui induisent de nouveaux points de vue et donc de nouvelles perceptions de l’objet et de ses interactions changeantes avec son milieu.
Ce qu’on entend examiner, c’est le potentiel de la représentation du perçu comme lecture critique d’un contexte mais aussi et surtout comme moyen d’opérer - en termes de projet - dans la ville, de l’échelle urbaine à l’échelle du bâtiment, jusqu’à la dimension plus intime des espaces intérieurs. Les contextes privilégiés sont les villes contemporaines pour l’extrême diversité des paysages allant de l’abandon entraînant le désert et l’absence de vie, à des centralités bondées et bruyantes, en passant par des situations intermédiaires qui génèrent un panel très étendu de perceptions visuelles. À cette fin, deux types de langages (également sous forme combinée) et leur potentiel récréatif seront pris en considération : la parole (la description verbale et écrite) comme instrument critique et interprétatif du réel, et l’image, dans sa double signification d’atlas iconographique dans lequel le lieu se manifeste, et de représentation de perceptions spatiales, voire modèle figural alternatif au réel, donc déjà projet."

AXES

"Plus précisément, on souhaite enquêter sur les notions de paysage à partir des trois catégories critiques, voire trois typologies interprétatives :

  • Les paysages urbains considérés comme un ensemble de nœuds, vides et flux qui se condensent autour de l’architecture. Il s’agit de vues plus ou moins larges, presque toujours hétérogènes en raison de la coexistence entre éléments artificiels et naturels, entre dégradations physiques et/ou visuelles, signes de renaissance, et centralités fortes, d’où émergent des zones de transition. Les grandes villes contemporaines souvent se présentent sous la forme d’Hyperville, un néologisme qui associe l’idée de villa à celle d’hypertexte (Andrè Corboz, 20094) pour souligner l’absence d’un ordre hiérarchique qui cède le pas à la présence d’une accumulation d’espaces indifférenciés et apparemment aléatoires. Cela s’apparente au mécanisme de la perception visuelle qui réorganise les informations et les éléments, en tissant de nouvelles relations hiérarchiques, en rétablissant centralités, premiers et arrière-
    plans. Ainsi perçue et interprétée, la forme urbaine passe du statut de patchwork où les parties sont toutes positionnées au même niveau et les espaces se mélangent les uns aux autres comme dans un morphing numérique, à un système complexe redessiné et recréé.
  • - Les paysages intérieurs. L’architecture est le lieu de la dichotomie entre un espace intérieur accueillant une fonction et une enveloppe qui se situe à l’interface avec le contexte. Le passage à l’intérieur suppose le franchissement de seuils, la traversée de lieux de transition et de séjour, d’espaces de circulation horizontale et verticale, le long d’un parcours où le corps en mouvement réalise une expérience sensible stimulant le « sentiment de spatialité » (Luigi Moretti, 1952-1953). Cette expérience est influencée par les « objets » qui peuplent l’espace, qu’il s’agisse de mobilier fixe ou mobile, de percées visuelles vers l’extérieur, de dispositifs qui distraient, canalisent ou concentrent le regard sur des vues intérieures ou extérieures générant une sensation de distance ou de proximité, selon la position et la taille des ouvertures, la présence ou l’absence de limites spatiales nettes, que les différentes gradations lumineuses contribuent à corroder ou à renforcer. Dans quelle mesure ces premières sensations spatiales orientent-elles le discours critique sur l’intérieur vécu ? Comment sont-elles fixées, communiquées ? Sous quelle forme ? Et quel est leur potentiel de recréation, ou d’amélioration d’un espace perçu comme répulsif ? Pour le concepteur appelé à intervenir dans les intérieurs, dans quelle mesure ce premier impact visuel (mais aussi olfactif, tactile, auditif) et sa transcription graphique et verbale orientent-t-ils les choix futurs ?
  • Paysages de paysage : par ce terme, nous entendons les ensembles conçus comme « paysage » dans le cadre d’un projet, ou qui ont évolué au fil du temps de manière à s’imprégner de connotations environnementales, culturelles et géographiques plus ou moins homogènes. Ces paysages conçus par des spécialistes, semblent aujourd’hui assumer le rôle de systèmes urbanistiques qui, intégrant des espaces naturels, ou peu anthropisés, ou des vides perçus comme des « absences » assumant le rôle de pauses physiques et perceptives, constituent les ensembles bâtis hétérogènes de la ville contemporaine. Aujourd’hui, la dimension paysagère, et sa perception visuelle sont de plus en plus inscrites dans les vues satellites telles que Google Maps, qui permettent une vision à la fois synthétique et étendue du territoire. La lecture des « figures du vide » à travers l’image satellite devient donc une expérience perceptive habituelle du paysage urbain et elle est désormais intégrée aux projets à grande échelle."

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite de soumission : le 1er février 2021.

Adresse d’envoi : leav@versailles.archi.fr

Modalités : propositions de 10 000 signes rédigées en anglais, français ou italien, accompagnées de 3 images en noir et blanc légendées et d’une courte biographie de(s) l’auteur.ice(s) (1000 signes).

Appel à communications