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Sous la direction de | GAUDIN (O.)

La mesure du vivant

2 novembre 2020,

Cahiers de l’École de Blois n°18, 144 pages, 2020.

| Revues

"Être vivant, c’est-à-dire ? Tout ce qui existe ne vit pas, et les êtres vivants ne se confondent pas davantage avec « la vie » qu’avec « la nature ». De l’Histoire naturelle de Buffon au premier séquençage de l’ADN en 1975, en passant par les recherches de Lamarck, Humboldt, Darwin, Haeckel, Pasteur et Uexküll, la connaissance des plantes, des animaux et des humains s’est renouvelée de fond en comble. La biologie, l’éthologie et l’écologie ont mis au jour une immense intrication de milieux de vie et d’activité. De la génétique aux paysages, la coexistence mouvementée des êtres vivants forme une toile d’assemblages et d’appartenances dont l’épaisseur et la complexité ne cessent de surprendre les chercheurs. Ces découvertes ont fasciné les philosophes [1] et les artistes, poètes ou plasticiens [2]. Elles retiennent aussi l’attention des anthropologues [3] puisque les cultures et les techniques humaines participent de ce vaste étoilement. Des instruments et unités de mesure toujours plus précis quantifient les infimes variations des processus spontanés, évaluent leurs déviations inattendues et incertaines. Mais ces juxtapositions frémissantes évoquent un montage sans synthèse plutôt qu’un tableau synoptique ou symphonique. Moholy-Nagy et Kepes l’avaient compris dès l’époque du Bauhaus : l’apport des sciences du vivant concerne aussi, et très directement, le travail des paysagistes, comme celui de tous les concepteurs d’espaces – du design industriel à l’ingénierie des infrastructures en passant par l’architecture, l’urbanisme, les arts visuels et sonores. La diversité inouïe des formes végétales, des mondes perçus des animaux et des conduites humaines déborde les partages hérités entre les sciences et les arts. Mieux qu’une source de mimétisme, cette pluralité hétérogène offre un modèle d’inachèvement et d’ouverture des possibles. Que peut apprendre aux praticiens la résistance des organismes au calcul, aux prévisions chiffrées et aux réductions fonctionnelles ? Quels enseignements pratiques reste-t-il à tirer des réponses – irréductibles aux notions d’adaptation ou de résilience – que déploient les êtres vivants face à l’instabilité des milieux ? [...]"

SOMMAIRE

  • Édito : La mesure du vivant
    Olivier Gaudin
  • La circulation des paysages entre le mondial, le local et le privé
    Étude de cartes postales américaines (1900-1950)
    François Brunet, présentation d’Yves Figueiredo
  • Cohabitations
    L’écologie dans le paysage
    Sébastien Bonthoux
  • De l’expérimentation au projet de paysage
    Lectures, concepts, contextes
    Lydie Chauvac et Sylvain Morin
  • Quand la mer monte
    De nouveaux horizons pour la plaine de Narbonne
    Perrine Malautier
  • Vers le maintien écologique d’un écosystème microrural
    Le cas de l’ex-ZAD de Notre-Dame-des-Landes
    Coline Fortin
  • L’épaisseur d’un paysage insulaire
    Comment redonner vie au quartier du Front de Seine ?
    Ken Spangberg
  • Vers une stratégie paysagère des microclimats urbains
    Le centre-ville de Clermont-Ferrand
    Lisa Rue
  • Reprendre la clé des champs
    Entretien avec Sébastien Marot, par Olivier Gaudin
  • Le bruit du ciel
    Les rythmes du vivant
    Entretien avec Bernard Fort, par Lolita Voisin
  • Terres natales
    Paul de Pignol
  • Murmurations
    Jean-Christophe Bailly
  • Voyage en pays clermontois
    Photographies d’Israel Ariño et Clara Gassull
  • Foulées
    Francis Tabouret

Voir plus d’informations sur le site des Cahiers de l’École de Blois

[1] Georges Canguilhem, La Connaissance de la vie (1952), Vrin, 2009 ; Hans Jonas, Le Phénomène de la vie. Vers une biologie philosophique, traduit de l’anglais par Danielle Lories, De Boeck, 2001.
[2] Pour de nombreuses références, voir Marie-Ange Brayer et Olivier Zeitoun (dir.), La Fabrique du vivant, Centre Pompidou/HYX, 2019.
[3] Tim Ingold, Marcher avec les dragons, traduit de l’anglais par Pierre Madelin, Zones sensibles, 2013 ; Didier Fassin, La Vie. Mode d’emploi critique, Seuil, 2018.

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Texte intégral / résumé

mots-clés Développement durable