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7/07/20 - Appel à communications - Journées d’études "Transition écologique et quartiers populaires"

Appel à communications "Transition écologique et quartiers populaires. Construire la gouvernance alimentaire territoriale locale" dans le cadre des journées d’études organisées notamment par AgroParisTech et l’Université Populaire et Citoyenne de Roubaix les 15 et 16 octobre à Roubaix.

"La transition est devenue une orientation centrale des politiques publiques, notamment en matière d’environnement (en particulier sous le volet énergétique et alimentaire) et de développement des territoires locaux. Plusieurs acceptions de la transition sont possibles (Grandjean, Le Teno, Boulanger, 2015, pp. 1006-1015). Mais comment transitionner ? Une importante littérature scientifique est consacrée aux conditions de transformation socio-techniques des espaces urbains. Elles travaillent à la promotion des éco-quartiers ou aux innovations techniques favorables à la transformation des pratiques sociales (habitat, mobilité, énergie, alimentation, etc.), sur les dispositifs institutionnels qui organisent et encadrent ces transformations (Charlot-Valdieu, Outrequin, 2014 ; Zélem, Beslay, 2015) ou sur les dimensions participatives (Mermet, 2015). Il convient cependant de prendre la mesure de ces discours performatifs (Villalba, Lejeune, 2015 ; Boissonade, 2015)."

"Par ailleurs, de nombreuses expérimentations locales de transition écologique s’étoffent d’année en année, notamment à partir des expériences de jardins partagés (Sasché, 2020) ou de fermes urbaines (Aubry, 2014, pp. 35-49). Elles visent à adapter les politiques de la ville aux contraintes écologiques (climat et biodiversité). Elles ont aussi comme objectif de construire une transition du territoire adaptée aux besoins exprimés par les populations « ordinaires » concernées (Blanc,
2019), en mettant l’accent sur les conditions de leur autonomie. Ces expérimentations s’appuient généralement sur une combinaison d’activités (pédagogique, culturelle, sociale, alimentaire ...) (Daniel, 2017) qui détermine sa viabilité. La recherche d’un modèle économique pérenne est aussi une thématique transversale et spécifique à chaque projet (Greenlop, 2013)."

OBJET

"Les journées d’études ont vocation à interroger les conditions d’une démocratisation de ces expérimentations, afin de participer au renforcement du pouvoir d’agir des fractions les plus précarisées de la population et concourir ainsi à la constitution d’une transition écologique populaire.
La conciliation des objectifs de durabilité sociaux et environnementaux devra être interrogée à partir d’expérimentations in situ (Frémeaux et al., 2014). Il s’agira de questionner les conditions d’une transition qui tienne compte de trois dimensions cumulées : en premier lieu, l’adaptation au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité ; en deuxième lieu, les conditions de production de modalités de coopération entre les acteurs institutionnels, associatifs et les habitants
(économie circulaire, activités socialement utiles...) ; en troisième lieu, de participer à une réduction des inégalités sociales sur le territoire, en valorisant les savoir-faire des habitants, dans le cadre de la promotion de logiques d’entraide. Les propositions devront être appuyées sur une étude située, confrontée aux enjeux transversaux écologiques/sociaux. L’approche comparée est bienvenue (Hébert, 2015), à condition de renforcer les conditions d’une éventuelle transférabilité des résultats obtenus, dès lors que les enjeux sociaux et écologiques restent conjoints (Jollivet, 2015).
Les journées d’études seront l’occasion de croiser les réflexions disciplinaires, notamment en sciences du vivant (écologie des sols, évaluation de la productivité agricole urbaine...) et des sciences humaines et sociales (dimensions de gouvernance alimentaire, inclusions des populations locales, etc.)."

AXES

"Trois axes structureront ces journées. Le premier interroge les conditions de résilience des sols, afin de permettre l’émergence et la constitution de projets territoriaux (réhabilitation de friche, fermes urbaines...). L’enjeu alimentaire suppose de revenir au sol, afin d’évaluer sa capacité à accueillir et structurer un projet d’approvisionnement urbain. Le deuxième questionne les conditions de production d’une gouvernance alimentaire territoriale locale, en insistant sur la constitution de dispositifs ouverts et inclusifs, permettant une confrontation des acteurs sociaux,
politiques et de recherche. Les questionnements pourront ainsi présenter des résultats de sciences participatives. Enfin, le troisième axe sonde les conditions d’élaboration de dispositifs participatifs inclusifs, permettant une rencontre entre mobilisations populaires et incorporation des enjeux écologiques.

Axe 1. La résilience des sols : Enjeux écologiques conséquences sociales
[...] L’atelier aura donc vocation à interroger trois dimensions : 1) quelles sont les conditions d’élaboration, de production et de construction des données relatives à la qualité des sols ? Dans cette optique, les communications pourront insister sur les modalités d’évaluation des sols, mais aussi interroger le ratio entre investissement financier et production alimentaire. 2) quelles sont les conditions de transférabilité (au regard du coût de réalisation – capital investi, subventions publiques obtenues, des conditions d’évaluation du process réalisé...) et d’appropriation des données scientifiques dans la gestion d’un sol urbain pollué et dans l’amélioration de ses
fonctionnalités en utilisant des ressources organiques locales ? 3) quels sont les effets de ces résultats scientifiques sur la viabilité des projets et des expérimentations de transition écologique ? Cela peut, par exemple, concerner les liens qui relient alimentation et sécurité sanitaire, mais aussi les conséquences des évaluations scientifiques sur la faisabilité des projets portés par les acteurs locaux et leurs possibles réorientations. Ainsi, on pourra questionner la capacité d’une expérimentation à devenir un démonstrateur local et d’interroger les critères de validation de ce démonstrateur.

Axe 2. Gouvernance alimentaire territoriale
[...] Trois dimensions seront plus particulièrement ciblées : 1) L’analyse des maillages territoriaux des acteurs et les conditions de leur coopération dans l’élaboration de projets de reconversion de sites en vue d’une production alimentaire de proximité. Quelles sont les modalités de construction de réponses opérationnelles (construction de coalitions de projets, de financement, complémentarité/compatibilité des instances locales, etc.) ? Comment s’élaborent de nouveaux cadres de la négociation de la décision publique, notamment dans lors de procédures décisionnelles plus ouvertes ? Les pouvoirs publics doivent-ils être et sont-ils appréhendés comme des « partenaires », des « alliés » ou à l’inverse des freins dans les dynamiques de transition écologique ? Quels sont les dispositifs d’accompagnement mis en place (portage de projet, appel d’offre...) ? Quels sont les processus de fabrication de la décision ? : composition, visibilité, transparence... 2) Assiste-t-on a des conciliations d’objectifs (projets de transition de quel type ?
acculturation partagée ?) ou de convergences d’intérêts ponctuels (justifications du soutien de l’expérimentation) ? S’agit-il de promouvoir de nouvelles formes d’attractivité des territoires, en vue de renforcer l’animation économique ? Quelles sont les compatibilités des délais pour l’installation (entre contraintes de gestion et contraintes écologiques)... 3) Enfin, quelles sont les modalités d’institutionnalisation des projets portés par ces multiples acteurs ? Et les conditions d’évaluation de l’opérationnalité réglementaire finale (programmation, contractualisation, financements...) ?

  • Axe 3. Mobilisations sociales-écologiques. La transition vue d’en bas
    [...] Il s’agira en particulier d’interroger les spécificités de l’enjeu de la transition écologique dans les dynamiques de mobilisation des classes populaires. Dans quelle mesure leur dimension très concrète et palpable (alimentation, transport, habitat, etc.) peut-elle constituer un vecteur de mobilisation des habitants ou à l’inverse, de par le sentiment d’irréductibilité des trajectoires de réchauffement climatique, susciter désengagement et démobilisation ? À quelles conditions les acteurs faibles ou dominés peuvent-ils faire valoir leur voix et leurs intérêts
    dans de tels espaces partenariaux ? Ces derniers sont-ils voués à entériner la légitimation des positions dominantes et des acteurs les mieux dotés (entreprises, institutions, etc.) ? Alors que les travaux de sciences sociales sur la démocratie participative indiquent que la co-construction des politiques publiques n’est souvent qu’une formule creuse, les conditions d’une réelle symétrie entre acteurs n’étant que rarement réunies, à quelles conditions des formes plus égalitaires de délibération collective peuvent-elles être mises en place et expérimentées sur les enjeux
    environnementaux ?"

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite de soumission : le 7 juillet 2020.

Adresse d’envoi : bruno.villalba@agroparistech.fr

Modalités : propositions de 5 000 signes maximum précisant l’axe choisi

Appel communications