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30/04/20 - Appel à communication - Colloque "La géographie francophone dans les changements environnementaux globaux ?"

Appel à communication dans le cadre du colloque "La géographie francophone dans les changements environnementaux globaux ? Quelle(s) climatisation(s) de la discipline ?" organisé par les Unités Mixtes de Recherche LGP, PASSAGES et PRODIG le 6 novembre 2020 à Aubervilles (Campus de Condorcet).

"L’objectif de ce colloque est donc multiple, il s’agit premièrement de faire un état des lieux épistémologique de la géographie francophone sur les changements globaux. Il s’agit également de dessiner des pistes de réflexions collectives sur ces changements, notamment en interrogeant les apports possibles des courant internationaux (political ecology, resilience alliance, transition studies). Enfin il s’agit de se reconnaitre entre chercheurs travaillant sur ces questions et d’ouvrir une scène où les jeunes chercheurs notamment puissent discuter des trajectoires possibles – à la fois disciplinaires et sociétales – une fois le constat de la crise environnementale fait et partagé."

OBJET

"L’objectif de ce colloque est de réfléchir à la place, aux apports et à la structuration possibles de la géographie francophone sur la question environnementale dans le contexte actuel des changements globaux dont les changements climatiques et la crise de la biodiversité. À partir de ce constat, les tensions se renforcent entre les différentes trajectoires vers des sociétés moins prédatrices sur l’environnement – avec des propositions aussi contrastées que la décroissance ou la modernité écologique – et témoignant d’une « climatisation » d’enjeux transversaux incluant le développement, l’énergie, la sécurité et les migrations. L’objectif de ce colloque est multiple, il s’agit premièrement de faire un état des lieux épistémologique de la géographie francophone sur les changements globaux. Il s’agit également de dessiner des pistes de réflexions collectives sur ces changements, notamment en interrogeant les apports possibles des courant internationaux (political ecology, resilience alliance, transition studies). Enfin, il s’agit de se reconnaître entre chercheurs travaillant sur ces questions et d’ouvrir une scène où les jeunes chercheurs notamment puissent discuter des trajectoires possibles – à la fois disciplinaires et sociétales – une fois le constat de la crise environnementale fait et partagé."

AXES

"Ce colloque, organisé par de jeunes chercheurs en géographie se veut ouvert, à la fois en termes de « classe d’âge » de chercheurs et d’appartenance disciplinaire. Nous proposons les cinq axes de réflexions suivants, mais nous prendrons aussi en compte des propositions qui abordent les défis auxquels est confrontée la géographie environnementale francophone avec des questionnements différents.

  • Géographie environnementale francophone et courants internationaux
    "Cet atelier tentera d’explorer les contributions croisées de la géographie francophone et des communautés épistémiques dominantes du champ anglo-saxon travaillant sur les questions environnementales, sur lesquelles la géographie francophone s’est positionnée plus tardivement. En effet, dans les années 1970, elle ne suit pas la même trajectoire que la political ecology, qui devient progressivement une sous-discipline dominante outre-Atlantique (Chartier et Rodary, 2016 ; Kull et Batterbury, 2017). En France, les études d’écologie politique, souvent jugées trop engagées (Raffestin, 1995), n’apparaissent que très peu reliées à la géographie : elles sont plutôt issues de démarches transdisciplinaires, par exemple autour de la revue Ecologie et Politique (Chartier et Rodary, 2016). Qu’en est-il aujourd’hui ? [...] Ainsi, cet atelier est destiné à des contributions méthodologiques ou conceptuelles mobilisant ces approches (political ecology, justice environnementale, resilience alliance, sustainability transitions, etc.), et qui s’interrogent sur la manière dont elles peuvent être mises en dialogue avec les traditions françaises de géographie."
  • Géographie de l’environnement, géographie physique : vers la fin de la coupure ?
    "À partir des années 1960, la légitimité des approches biophysiques en géographie est remise en cause au sein d’une discipline qui s’envisage de plus en plus comme humaine et sociale (Guisti, Calvet, Le Cœur, 2015 ; Dufour et Lespez, 2019). La coupure avec la géographie physique s’accentue à partir des années 1970, lorsque la géographie de l’environnement se concentre essentiellement sur les dimensions sociales de l’environnement (Tissier, 1992 ; Calvet et Guisti, 2010). [...] Cet atelier est destiné à des contributions méthodologiques ou conceptuelles permettant de discuter des tentatives multiples et variées de dépasser les barrières disciplinaires et institutionnelles entre géographie physique et géographie de l’environnement.
  • Changements environnementaux et mobilisations
    "En géographie, les études sur les conflits liés à des problématiques environnementales ne manquent pas (Clarimont, 1998 ; Charlier, 1999 ; Depraz, 2005 ; Labussière, 2009 ; Laslaz, Gauchon, Duval et Héritier, 2015 ; etc.). Cependant, les années 2010 ont enregistré un tournant de la conflictualité liée à l’environnement, avec des mobilisations collectives s’opposant à de grands projets d’aménagement, avec de nouveaux mouvements sociaux fédérés par des grands récits sur la crise environnementale (Extinction Rebellion, ANV-COP21), et avec des propositions porteuses d’un transition locale bénéficiant d’un très fort ancrage spatial (Alternatiba, Transition towns). [...] Cet atelier est destiné à des propositions portant sur les terrains, les méthodes et les cadres théoriques permettant d’aborder ce renforcement de la conflictualité sociale liée à l’environnement."
  • Quel engagement politique et social du chercheur face aux questions environnementales ?
    "Même si les géographes francophones ont eu des réticences à aborder politiquement la question écologique (Chartier et Rodary, 2016), nombreux sont ceux qui s’engagent politiquement et socialement sur les questions environnementales à partir de différentes logiques. [...] D’autre part, des approches fondées sur des partenariats établis avec des entreprises et avec des institutions publiques – collectivités locales, administration de l’État… – ouvrent la voie vers une co-construction de connaissances et de visions des futurs possibles (travaux du réseau ENGAGE), en explorant les divergences internes aux seins d’organisations dont les intérêts ne sont jamais homogènes (Choquet, 2019). [...] Qu’impliquent des démarches de recherche "participatives" de co-construction des savoirs et avec quelles postures éthiques les construit-on ? Quels sont les travers des recherches qui se construisent à partir d’approches militantes ? Cette question de l’engagement des chercheurs se pose également au sein même du champ institutionnel, dans nos rapports aux catégories construites par les instances d’évaluation et institutions nationales et internationales."
  • Enseigner la géographie environnementale (en partenariat avec la revue Feuilles de Géographie)
    "Les maquettes actuelles des licences de géographie intègrent l’enseignement des questions biophysiques et environnementales, mais selon des objectifs et des pratiques disparates. [...] Comment déconstruire les discours médiatiques à forte dimension anxiogène sans relativiser les changements en cours ? Par quels types de pédagogies sensibilise-t-on les étudiants à la géographie environnementale ? Cet atelier est ouvert à des propositions pédagogiques sur l’enseignement des changements globaux en géographie, et il est ouvert à des enseignants du secondaire."

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite d’envoi : le 30 avril 2020

Modalités : texte d’environ 3 500 signes) et bibliographie de 5 références maximum avec titre, approche théorique choisie, éventuels terrains mobilisés, méthodes employées, résultats de recherche et proposition de rattachement à un ou plusieurs axes.

Informations complémentaires et dépôt sur le site du colloque