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Moins consommer d’énergie, mieux habiter ?

12 novembre 2012,

Métropolitiques, dossier Fabriquer la ville à l’heure de l’injonction au « durable », 12 novembre 2012.

| Articles scientifiques

"Les économies d’énergie sont devenues un enjeu socialement reconnu. Néanmoins, leur mise en œuvre à l’échelle du logement peut s’avérer paradoxale. Nadine Roudil et Amélie Flamand montrent que le contrôle de la consommation d’énergie au domicile est mis en balance avec le confort, et suppose des savoir-faire inégalement partagés."

"Les Trente Glorieuses marquent l’apogée de l’idéologie du confort domestique où triomphe la massification de l’équipement des ménages. L’énergie devient alors une ressource essentielle étroitement associée aux modes de vie au domicile. Le bouleversement des chocs pétroliers des années 1973‑74 provoque le début d’une réflexion sur la gestion des ressources énergétiques. Ce n’est que plus récemment, au début des années 2000, qu’apparaît l’impératif de maîtrise de l’énergie, auquel est associé celui d’économie en matière de consommation énergétique [1]. À la faveur du plan climat [2] puis du Grenelle de l’environnement [3], la maîtrise des consommations est progressivement élevée au rang d’enjeu de société. Dans son logement, l’habitant est incité à connaître et comprendre sa consommation. Afin d’y parvenir, il est invité à avoir le « bon comportement » et à entretenir ses connaissances en matière d’équipement ménager et de loisir. Néanmoins, les réalités de l’habiter font apparaître des profils complexes de consommateurs d’énergie, les pratiques énergétiques restant fortement structurées et conditionnées à la fois par la contrainte économique et par la notion de confort (Flamand et Roudil 2013).

Les résultats d’un travail d’enquête [4] entrepris entre 2009 et 2010 montrent que les ménages font preuve d’originalité et de « débrouillardise » en instaurant des modes de consommation d’énergie qui leur sont propres. Si un certain nombre développe une compétence à consommer de l’énergie fondée sur la mobilisation d’informations et de connaissances spécifiques, la majorité des ménages interrogés se repose sur des solutions techniques permettant de contrôler leur consommation."

PLAN DE L’ARTICLE

  • Contrôler plutôt que changer ses habitudes
  • Les paradoxes de la maîtrise de l’énergie dans le logement

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[1] Le programme national de lutte contre le changement climatique (PNLCC) fait, dès 2000, de la maîtrise de l’énergie un objectif national : http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=16032.

[2] Le plan climat 2004‑2012 se présente comme un plan d’action dont l’objet est d’inciter à la réduction des consommations d’énergie à l’échelle des collectivités locales. La maîtrise des consommations d’énergie y apparaît entre autres comme un objectif proclamé à celle des « bâtiments tertiaires ou d’habitation » (« Un plan climat à l’échelle de mon territoire. Guide », Ademe, novembre 2005, p. 13).

[3] Un groupe de travail spécifique est créé lors du Grenelle de l’environnement avec pour objet de « lutter contre les changements climatiques et maîtriser l’énergie ».

[4] Il s’agit d’une recherche ANR, coordonnée par l’unité mixte de recherche CNRS LAVUE (Laboratoire architecture, ville, urbanisme et environnement), et dans laquelle sont impliqués le CSTB (Laboratoire services, process, innovation) et EDF‑R&D (laboratoires ENERBAT (Énergie dans les bâtiments et les territoires) et ICAME (Innovation commerciale, analyse des marchés et de leur environnement)). Cette recherche permet d’analyser les pratiques de consommation d’énergie au domicile en Île-de-France.

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mots-clés Développement durable