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L’habitat participatif et l’impératif écologique : une utopie réaliste ?

1er janvier 2016,

Sciences de la société n°96 "Habitat durable : approches critiques", 2016.

| Articles scientifiques

"Les nouvelles modalités d’habitat participatif introduisent une adaptation de la question écologique dans la sphère du logement, en faisant du respect de l’environnement une préoccupation de premier plan pour les groupes d’habitants en projet. Avec la montée en nombre des projets adossés voire à l’initiative de bailleurs sociaux, les fortes contraintes de ces derniers en terme budgétaire s’opposent aux souhaits des groupes de futurs habitants, posant les bases d’un paradoxe entre souhait et injonction d’une part, et possibilités d’autre part. Avec un encouragement des pouvoirs publics à ce type d’initiative et des professionnels qui investissent activement ce domaine, l’habitat participatif semble tendre vers un modèle adapté aux problématiques sociétales actuelles, entre « vivre ensemble », participation à la conception et à la gestion et habitat durable. Pour autant, en faire une vitrine du respect de l’environnement semble être un objectif biaisé, car l’équation entre coût nécessaire aux performances énergétiques et possibilité d’investissement semble être, en l’état, déséquilibrée pour les habitants. C’est ce déséquilibre que nous souhaitons interroger à travers l’étude des stratégies des acteurs de cette sphère, même si cela n’entame en rien l’enthousiasme de ces habitants que nous considérons ici comme des citoyens militants de l’économie associative et collaborative, refusant le désenchantement des mouvements communautaires post-soixante-huitards."

"L’habitat participatif [1] se distingue de la production traditionnelle de logement en raison de son engagement collectif : de la conception jusqu’à la gestion de l’ensemble. Ainsi, dans les habitats participatifs, en plus des logements individuels, des espaces sont mutualisés : buanderie, atelier de bricolage, salle d’activités, espaces verts. Ce type d’habitat est constitué d’un ensemble d’initiatives diverses issu à l’origine de la société civile, assemblé depuis 2010 sous la bannière « habitat participatif » qui tend aujourd’hui à « s’institutionnaliser » voire à se « professionnaliser » (Devaux, 2015 ; D’Orazio, 2012), au sens où sa réalisation mobilise de plus en plus l’intervention de professionnels et d’institutions. Malgré la présence croissante de l’habitat participatif dans les discours politiques, la part de ces logements est, selon les estimations associatives, bien inférieure à 1%, en France. [...]"

PLAN DE L’ARTICLE

  • Une intégration de l’habitat participatif dans une stratégie politique locale
  • Les stratégies professionnelles et l’impératif de rentabilité
  • De la formation technique des habitants jusqu’au désenchantement
  • Conclusion

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[1] Nous privilégierons un usage sans guillemets de la notion « d’habitat participatif » car malgré son émergence dans la société civile, cette appellation est couramment admise dans la communauté scientifique. De même, c’est cette appellation que nous utiliserons au fil de cet article, car nous nous concentrerons sur des groupes récents se réclamant explicitement de ce mouvement. Nous n’omettons pas l’hétérogénéité des formes d’habitats incluses dans cette appellation et tâcherons de qualifier finement les opérations.

Texte intégral / résumé

Langue de l’ouvrage

mots-clés Démarches participatives

mots-clés Développement durable