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23/05/19 - Séminaire "Le genre à l’Ouest"- "La ville, sous le prisme du genre et de l’écologie"

4e séance de la thématique 2019 "Genre et écologie au croisement des territoires" du séminaire "Le genre à l’Ouest" organisé par l’Institut Brestois des Sciences Humaines et Sociales de l’UBO, Université de Bretagne Occidentale.

"Dans la production de la ville, la prise en compte de l’écologie et plus largement du développement durable se traduit dans des “objets urbains” tels que : les éco-quartiers ou encore le modèle de la smart-city, de la ville connectée. Cette façon de produire la ville est déjà discutée à partir de ses bienfaits limités. Au sein de ces débats, la question du genre et les rapports de pouvoirs sont quasi-absents. C’est pourquoi, on souhaite, lors de cette séance, interroger la production et la fabrique de la ville à l’aune des rapports de genre et à partir de deux niveaux : celui de la conception, de la ville en se demandant de quelle manière les acteurEs urbains appréhendent-il.les les notions de genre et d’écologie dans la fabrique urbaine, à l’échelle du projet urbain. A un autre niveau, celui des espaces habités tels que les « éco-quartiers », est-ce que ces derniers renouvellent les normes de genre, les manières de cohabiter entre les genres ?"

INTERVENTION

"Une ville durable sous conditions ? Genre et normes d’habiter dans la production des écoquartiers" par François Valegeas, Maître de conférences en urbanisme et aménagement de l’espace, Laboratoire Acteurs, Ressources et Territoires dans le DEVeloppement (ART-Dev) Université Paul-Valéry Montpellier 3.

"Le modèle de la ville durable tel qu’il est actuellement diffusé en France s’appuie sur un ensemble d’injonctions et de normes d’habiter, notamment par des formes diverses d’encadrement des comportements. Ces normes d’habiter s’avèrent socialement sélectives, et s’inscrivent ainsi dans les rapports sociaux de domination.
A partir d’une analyse critique menée sur les décalages entre la conception des écoquartiers français et les usages réels, cette intervention montrera que ces injonctions à l’« éco-responsabilité » reproduisent voire renforcent les formes de domination, et notamment les inégalités de genre.
A partir de quelques exemples issus de nos terrains de recherche, nous montrerons que la question des rapports de genre n’est pas traitée (ou de façon très marginale) dans les projets urbains d’écoquartiers au profit d’approches technicistes et normatives de la production urbaine. Et ce alors même que les inégalités sociales se cumulent bien souvent avec des inégalités de genre, renforçant les « épreuves » pour les habitantes de ces quartiers. Le discours normatif du développement durable vient ainsi renforcer les formes de responsabilisation voire de culpabilisation des groupes sociaux dominés dans les espaces urbains (conflits de légitimité face aux « bonnes pratiques », effets culpabilisants des injonctions écologiques).
Finalement, habiter en écoquartier s’avère soumis à un ensemble de conditions socialement sélectives. Les discours sur la ville durable s’inscrivent ainsi dans une doxa néohygiéniste, qui vient contraindre les possibilités d’émancipation par l’habiter."

THÉMATIQUE 2019

"De quelle manière le concept de genre se reconfigure-t-il face à l’impératif écologique, aux changements environnementaux dont l’urgence conduit à (re)penser, (ré)interroger nos modes de vie et d’habiter les territoires ?
Dans ce contexte de crise écologique, comment peut-on penser simultanément la réduction des inégalités entre les femmes et les hommes et des pratiques en faveur de l’écologie qui n’entrave pas le mouvement « vers plus d’égalité » ? De quelles manières des initiatives institutionnelles, politiques, sociales et citoyennes, des mouvements sociaux en faveur de l’écologie participent-ils (ou pas) à la déconstruction des rapports de pouvoir entre les genres, imbriqués avec d’autres rapports de domination (classe, race…) ? [...]

Ce questionnement est principalement envisagé à travers le prisme du territoire, à différentes échelles : de l’urbain au rural ; de la ville, au quartier ; du logement aux manières d’habiter, aux pratiques sociales en faveur de l’environnement, au niveau le plus élémentaire du rapport à la terre, à sa défense…"

LE SÉMINAIRE

"Le séminaire « Le genre à l’Ouest » propose de constituer un espace d’échange et de dialogue entre l’ensemble des chercheur-e-s qui travaillent sur la thématique du genre, sans distinction de discipline, d’orientation théorique ou de statut (titulaires, non-titulaires, doctorant-e-s). Il est conçu comme un espace permettant la circulation des savoirs et de l’avancée des recherches sur le genre."

INFORMATIONS PRATIQUES

Date : jeudi 23 mai 2019 de 1’h à 17h

Lieux : Salles immersives du Pôle numérique de l’Université de Bretagne Occidentale (Brest) et salle de téléprésence, BÂTIMENT T, Espace des technologies Innovantes (E.T.I.) sur le Campus de Villejean (Rennes 2).

Entrée libre

Programme séminaire et séance