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14/05/19 - Soutenance de thèse - Vers une pratique du réemploi en architecture : Expérimentations, outils, approches

Soutenance de thèse en vue de l’obtention du diplôme de Doctorat en architecture de Marie de Guillebon, dirigée par Anne Coste et préparée au sein de l’équipe d’accueil 7444 Architecture, Environnement et Cultures Constructives dans l’Ecole Doctorale 454 – Sciences de l’Homme, du Politique et du Territoire, Université Grenoble Alpes.

"Le monde de la construction est aujourd’hui confronté aux exigences et enjeux de la transition socio-écologique. La discipline de l’architecture évolue afin de tendre vers une architecture plus éco-responsable tant du point de vue technique que culturel, économique que juridique. Le réemploi, moins développé que le recyclage, est une pratique qui s’émancipe à grande vitesse et peine à s’insérer dans le système de production normalisé et standardisé imputé par le système industriel et socio-technique actuel."

"La thèse s’inscrit dans le cadre théorique de la transition socio-écologique qui propose une vision plus large [1] des changements de paradigme à opérer en intégrant, au-delà du seul versant technique (énergie) l’ensemble des actions sociales et des comportements dites écologiques. Nous situons en ce sens notre recherche dans le cadre théorique que propose Sylvain Lavelle [2] qui opte pour « une transition plus juste »[3]. Il défend une transition polymorphe qui se fonde sur un changement d’oikos, de tekhnè, d’ethos et de muthos, dépassant ainsi la seule question énergétique et intégrant des principes de justice sociale, de relation à l’environnement, d’éthique et de nouvelles narrations socio-culturelles. Nous y lisons un programme d’action transposable à la pratique du réemploi et plus globalement à la discipline architecturale.

Ce travail de thèse questionne les potentiels de cette pratique à induire d’autres approches et outils de projet pour tendre vers une architecture véritablement éco-responsable. Nous proposons la définition d’oïko-responsable pour appuyer sur la nécessité d’un changement de regard sur ce terme, et donner à lire le programme d’actions qu’il suppose. Bien que philosophiques, ces définitions nous ont servis de grilles de lecture et d’analyse des pratiques expérimentales et des outils d’un double corpus de pratiques opérationnelles (huits acteurs) et pédagogique (un module) ; elles nous ont également permis de défricher le fond d’engagement et de sens de cette pratique. Les enjeux de ce travail de recherche consistent à faire l’état des lieux de cette pratique émergente et poser un regard sur la manière dont elle oriente la triple pratique de l’architecture.

Il conviendra alors de vérifier l’hypothèse selon laquelle le réemploi peut induire une architecture oikos-responsable en mobilisant la triple activité de pratique opérationnelle, pédagogique et de recherche. Pour cela, nous proposons un premier temps démontrant comment les praticiens travaillent à sa professionnalisation en réinsérant la dynamique expérimentale dans le processus de projet. Un second temps démontrent leurs capacités à redéfinir ou créer des outils propres au réemploi à mêmes de répondre à cette mutation écoresponsable. Ces deux temps tirent un portrait d’acteurs qui sollicitent, en définitive, cette pratique du réemploi comme un outil pour réinterroger la déontologie des pratiques d’architectes."

COMPOSITION DU JURY

  • Sabine BARLES, Professeure, HDR, Université Paris 1, rapporteure
  • Xavier BONNAUD, Professeur, HDR, ENSA de Paris la Villette, rapporteur
  • Anne COSTE, Professeure, HDR, ENSA de Grenoble, directrice de thèse
  • Michaël GHYOOT, Architecte, Docteur, Entreprise ROTOR (Belgique), examinateur
  • Sylvain LAVELLE, Docteur en Philosophie, enseignant à l’ICAM Paris-Sénart, examinateur

INFORMATIONS PRATIQUES

Date : 14 mai 2019 à14h

Lieu : ENSA Grenoble, amphi Simounet

Voir l’événement sur le site du Collectif des doctorants en Architecture de Grenoble

[1] Dominique Bourg montrait en 2012 le passage nécessaire de la notion de développement durable vers celle de transition socio-écologique (Bourg, 2012)

[2] Enseignant-chercheur en philosophie à l’Icam Paris-Sénart et de Lille ainsi qu’à l’EHESS Paris

[3] Un nouveau récit pour une transition juste, Sylvain LAVELLE – 2015 ; Revue Projet 2015/1 (N° 344 ), p 96