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Faire durablement territoire sans densifier les villes

14 septembre 2020,

Métropolitiques, 14 septembre 2020

| Articles scientifiques

"En mars 2020, un quart des Parisiens auraient fui la capitale pour échapper au confinement et à la promiscuité ; six mois plus tard, Antoine Brès propose de sortir du dilemme « pour » ou « contre » la densification des métropoles en proposant une distribution des populations plus efficiente et plus soutenable."

"Avec la notion de Distributed Urbanism, un concept fait une fois de plus le détour par les USA pour être pris au sérieux en Europe et en France par le milieu de l’aménagement et de l’urbanisme [1]. Raisonner à partir de la notion de distribution des populations et des activités n’est pas une démarche nouvelle ; elle a été parfois porteuse d’une forme de critique de la ville (Salomon Cavin et Marchand 2010) ; la notion permet de penser le territoire avant la ville. La grande ville est ainsi considérée ni plus ni moins comme l’une des figures, parmi d’autres, de l’urbain, compactes ou « discrètes » (Brès 2015), de la grande métropole au village et au hameau en passant par le bourg et la ville, grande, moyenne ou petite. Ainsi, Distributed Urbanism n’implique pas Distributed Cities, comme le laisse à penser le sommaire du livre dirigé par Gretchen Wilkins (2010) et qui traite d’un certain nombre de Global Cities [2].

Raisonner à partir de cette notion permet de sortir du dilemme concentration-dispersion, ou implosion-explosion, pour reprendre les termes d’Henri Lefebvre (1968), réactualisés récemment par Neil Brenner (2014) [3]. C’est aussi opter pour une vision territoriale et poser la question, toujours repoussée parce que formulée le plus souvent sur la base des seuls critères citadins : quelle est la manière la plus durable aujourd’hui de « faire territoire » ? C’est-à-dire, pour un territoire donné, quelle est la répartition la plus efficiente, la plus attractive et la plus écologiquement soutenable de sa population, ainsi que des activités et des services qui lui sont nécessaires ? Si l’on souscrit à cette « problématique territoriale de l’urbain généralisé », la distribution n’est pas dispersion mais réintégration de l’urbain dans ses territoires (Brès 2015, p. 140-143)."

PLAN DE L’ARTICLE

  • Une redistribution effective des populations de la France métropolitaine
  • De la dispersion héritée à un développement territorial distribué
  • Bousculer la doxa de la densification
  • Redistribuer aussi le naturel et le social

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[1] Voir le débat organisé le 25 septembre 2019 au Pavillon de l’Arsenal sur le thème « À quoi ressemblera l’habitat de demain ? ».
[2] Rotterdam, Tokyo, Barcelone, Détroit, Hong Kong, Dubaï, Beijing et Mumbai.
[3] Voir la recension de l’ouvrage par Matthieu Giroud, « Au-delà de “l’urbanisation planétaire” : refonder la recherche urbaine contemporaine », Métropolitiques, 9 octobre 2015.

Texte intégral / résumé