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La ville durable, un territoire d’avenir pour la biodiversité urbaine ?

Le cas des projets ÉcoCités en France
1er janvier 2015,

Revue Projets de paysage, dossier thématique "Biodiversité et paysage", 2015.

| Articles scientifiques

"La biodiversité est une composante urbaine particulière. Par nature, elle est composite, assemblant à l’échelle de la ville des espèces indigènes et des espèces exotiques, des sauvages et des introduites, aussi bien dans les espaces publics que privés. Mais la complexité de sa caractérisation résulte de l’évolution de l’approche scientifique naturaliste axée sur la connaissance de la diversité du vivant vers des conceptions multiformes intégrant des systèmes de représentations. Elle implique ainsi la reconnaissance, par le jeu d’acteurs concernés, de valeurs intrinsèques (d’existence, de legs, etc.) mais aussi de valeurs d’usage (régulation, production, services, etc.). Or, à l’heure où la dimension « biodiversité » est placée au cœur des préoccupations d’aménagements urbains durables, à l’image du programme Ville de demain soutenu par l’État français depuis 2008, la question des formes de valorisation envisagées est intéressante à analyser. Entre besoins de nature et reconnaissance de services, quelle(s) biodiversité(s) ciblent les projets d’aménagements actuels et futurs ? Comment est-elle intégrée en tant qu’élément de planification urbaine durable ? L’analyse montre que l’enjeu transversal commun aux projets d’ÉcoCités (2010) issus du plan Ville durable est de positionner la biodiversité comme liant social, instrument d’une culture et d’une gouvernance partagées, mais les stratégies restent imprécises et les plans d’actions modestes, car la biodiversité n’est pas une ressource urbanistique comme les autres !"

"La préservation de la biodiversité se place comme l’un des enjeux majeurs du xxie siècle et – face aux risques globaux de changement climatique – la transition écologique s’engage avec pour principal objectif de produire des territoires durables et résilients. Issu de la logique portée par le développement durable (i.e. concilier le développement économique, l’équité sociale et la qualité de l’environnement), et sous l’impulsion du Grenelle portant engagement national pour l’environnement, le plan d’actions Ville durable a été mis en œuvre en France en 2008. Il projette ainsi à concevoir la ville de demain – ses formes et flux urbains – tout en préservant, développant et valorisant la biodiversité urbaine. Les enjeux liés aux problématiques de durabilité urbaine visant à rendre conciliables qualité et viabilité de la vie en ville occupent les sphères politiques et scientifiques depuis vingt ans. Les textes rassemblés par Nicole Mathieu et Yves Guermont (2011) prouvent la transversalité des questionnements soulevés qui convoquent une diversité de penseurs, depuis le politique à l’urbaniste, sans oublier l’écologue, le sociologue, etc. Dans ce foisonnement de travaux sur l’urbanisme durable et les difficultés de ses applications concrètes, l’article propose d’analyser de quelle(s) manière(s) la biodiversité est prise en compte dans le plan d’actions Ville durable, en particulier au sein des projets ÉcoCités qui visent la mise en œuvre de stratégies innovantes en matière d’aménagement durable, en cohérence avec la démarche « Restaurer et valoriser la nature en ville ». Le premier point de discussion porte sur l’identité hybride de la biodiversité. Sa reconnaissance englobe ce qui permet de la caractériser objectivement (identification des espèces) et ce qui est commun aux acteurs concernés (identification de valeurs). Or, les deux dimensions sont complexes à définir, y compris à l’échelle de la ville. En effet, l’espace urbain contient à la fois des espèces indigènes et exotiques, introduites et/ou spontanées, ce qui influe sur l’ancrage biogéographique de la biodiversité d’une ville vis-à-vis de son environnement périurbain. En grande partie fragmentée par la géométrie des emprises urbaines, la biodiversité urbaine s’exprime essentiellement au sein de paysages ordonnés (arbres d’alignement, haies, parcs, jardins, etc.), mais également de plus en plus dans des formes moins régulières lorsqu’elle occupe les espaces privés (jardins, balcons, etc.) ou qu’elle s’installe dans les interstices de la ville (pieds de murs, trottoirs, etc.), ce que Gilles Clément désigne comme le « tiers paysage » (2004). De nouveaux regards s’expriment ainsi sur les valeurs de cette biodiversité urbaine composite (Arnould, 2012). Il y a bien un caractère « urbain » à la biodiversité, qui n’a pas d’équivalent hors de l’espace urbanisé, ni de similitudes strictes d’une ville à l’autre. La biodiversité urbaine reflète une mémoire des aménagements et aussi des usages dans un contexte géographique particulier. Identifier des valeurs communes à la biodiversité – à l’échelle d’une ville – est donc une question primordiale dans la mise en place de stratégies de planification urbaine durable. [...]"

PLAN DE L’ARTICLE

  • La biodiversité : une composante urbaine bien perçue mais mal connue
  • Comment la biodiversité « fabrique »-t-elle la ville de demain ?
  • De la mise en scène à la mise en usages de la biodiversité urbaine
  • Acceptation citadine de la biodiversité urbaine
  • Conclusion

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Langue de l’ouvrage

mots-clés Développement durable