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1/10/20 - Appel à articles - Revue Espaces et Sociétés - "Écologie d’abondance, écologie populaire"

Appel à articles pour le dossier "Écologie d’abondance, écologie populaire : relire les espaces périurbains" d’un numéro de la revue Espaces et Sociétés à paraître en 2021.

"Ces dernières années ont vu se développer un certain nombre de politiques environnementales à l’échelle urbaine : énergie, logement, transports, nature en ville, déchets, etc. Les habitants sont directement interpellés à travers leurs gestes courants et leurs modes de vie et d’habiter. Diverses initiatives dites éco-citoyennes ont émergé autour du bâti, de l’aménagement d’espaces collectifs, des modes de mobilité (co-voiturage, pistes cyclables...), ainsi que des pratiques quotidiennes qualifiées d’« éco-gestes » (tri des déchets, recueil des eaux de pluie, jardins potagers et autoconsommation...). Les sciences sociales font néanmoins état d’une capacité de mobilisation inégale entre les groupes sociaux, tendant à mettre en avant une « écologie de l’abondance » stigmatisant, en revers, les classes populaires et leurs rapports aux questions environnementales."

"Ce dossier souhaite renouveler les débats autour de deux objets de controverses : la « durabilité » et les inégalités écologiques, d’une part, les espaces périurbains, d’autre part. S’ils ont été abordés ces dernières années dans la revue Espaces et sociétés, il s’agit de les repenser ensemble, en des lieux où les classes moyennes et populaires apparaissent spécialement diverses et hétérogènes. [...] Ce dossier vise à identifier et questionner dans les espaces périurbains cette diffusion du « développement durable » moins médiatisée, sous ses formes variées. Comment les habitants de ces espaces, à titre individuel ou collectif, intègrent-ils ou non ces préoccupations (voire injonctions) écologiques, pour en tirer un bénéfice personnel ou une « bonne conscience », ou au contraire essaimer des démarches conjointes(co-voiturage par alternance, phénomène de densification BIMBY [Built In My BackYard], sociabilités de jardinage entre voisins...) ? Dans quelle mesure se
distinguent-ils des initiatives des pouvoirs publics locaux et/ou des acteurs économiques (les hypermarchés, les promoteurs immobiliers...) autour de la question écologique ?
La problématique de ce dossier ne se limite pas au seul cas français. Elle est ouverte aux travaux sur les espaces intermédiaires urbain-rural centrés sur d’autres pays. Afin de favoriser des perspectives croisées, parfois esquissées autour des mises en catégories, des recherches comparatives sont les bienvenues, qu’elles soient locales, nationales, européennes ou internationales."

AXES

"Deux approches sont particulièrement encouragées :

  • Si la question écologique n’est pas vécue uniformément par les populations qui composent ces espaces, elle n’est pas non plus appréhendée de façon identique. La palette des pratiques écologiques donne à voir une diversité des profils des habitants et renvoie à des enjeux de stratification sociale. Des logiques spatialisées de « distinction », au sens de Pierre Bourdieu, c’est-à-dire révélant des pratiques propres à des groupes sociaux (Ripoll, 2013), peuvent apparaître, voire se creuser, sur la base de l’investissement dans l’« éco-conscience » ou à travers la représentation du « bon citoyen » ou celui, à l’inverse, qu’il conviendrait d’« éduquer au développement durable ». Ceci interroge également la façon dont les inégalités dans l’accès aux potentiels environnementaux (ressources et aménités) ou dans l’exposition aux nuisances ou aux risques (proximité d’installations industrielles, pratiques d’épandage de boues d’assainissement, etc.) se combinent à des inégalités sociales, en examinant où et quand elles se renforcent mutuellement ou bien se neutralisent. Il s’agira donc d’aborder les inégalités sociales face à la question écologique à l’échelle des espaces périurbains : identifie-t-on des pratiques écologiques d’« abondance » (« maison passive » de standing...) qui reposent sur des prédispositions économiques, ou une écologie « populaire » plus contrainte dans ses démarches et qui pose la question des moyens de telles pratiques ? Que révèlent les éventuelles tensions qui peuvent apparaître entre ces deux approches écologiques ?
  • Les trajectoires de conversion écologique qui prennent forme dans les espaces périurbains questionnent également l’évolution de ces derniers. Des projets environnementaux innovants s’y développent à travers le logement et le bâti (habitats participatifs hors des seuls éco-quartiers, coopératives énergétiques locales) ou encore les modes de vie (à l’exemple de la lutte contre le gaspillage, de pratiques « végé », etc.). Comment ces initiatives écologiques participent-elles à
    l’affirmation par les populations d’une volonté d’appropriation locale et plus largement à la recomposition de ces espaces ? Peuvent-elles contribuer à construire une identité propre ? Comment se jouent les rapports à la « nature », dont la proximité peut être un motif d’installation en périurbain, mais où apparaît, entre différents groupes sociaux, une série de contradictions entre une nature maîtrisée et/ou spontanée ?"

INFORMATIONS PRATIQUES

Date limite d’envoi : le 1er octobre 2020

Adresses d’envoi : laurence.costes@u-pec.fr ; phamman@unistra.fr

Modalités : articles de 42 000 signes max espaces compris incluant texte, notes, références bibliographiques, annexes (hors résumés).

Appel à articles