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Le réseau énergétique en projet

1er janvier 2013,

Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagères n°28, Dossier "La modernité suspendue", pp. 25-36, 2013.

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"L’actuelle multiplication des propositions architecturales et urbaines en faveur de l’autonomie énergétique remet en cause le modèle historique des grands réseaux pensé pour la consommation de masse et la croissance. Les réseaux de services et d’énergie agitent pourtant le projet architectural et urbain depuis un bon siècle, interrogeant la hiérarchie du degré de connectivité et la question de l’échelle, de la petite maison au territoire autosuffisant. Connexion vs déconnexion, macro vs micro, l’histoire des services s’envisage comme une bataille : de courant, d’échelle, de modèle technique, économique et de gouvernance, auxquels les ingénieurs et les architectes n’ont cessé de prendre part. Cet article propose d’interroger l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme pour saisir la façon dont la distribution énergétique s’est constituée comme support de projets, dans la réalité comme dans la fiction."

"Le XXe siècle occidental a conjugué l’énergie sur le mode de la centralisation, de l’expansion et de la connexion, vouant à sa puissance le culte de la grandeur. L’immense toile de conduites, de fils et de câbles, et les gigantesques centrales hydro-électriques ou nucléaires, ont définitivement transformé le paysage et bouleversé les processus d’urbanisation. Pourtant, la théorie de l’architecture et de l’urbanisme est relativement discrète sur son rapport aux réseaux de services (eau, assainissement, énergie). À partir du milieu des années 1960, l’ingénierie devient l’élément essentiel du rapport entre l’architecture et l’environnement, mis en avant par James Marston Fitch, Leo Marx1, et plus radicalement encore par Reyner Banham2, mais la question des réseaux territoriaux n’est que peu abordée. Il faut alors se tourner du côté des historiens des techniques qui ont fait de l’extension des connexions le phénomène majeur de la modernité. Le branchement à l’espace réseau a notamment été théorisé par Gabriel Dupuy dans L’urbanisme des réseaux, théorie et méthodes. La connexion définit la circulation des personnes, des biens, des fluides, des informations ; c’est la condition de l’activité économique, de l’urbanité3, ce sont les réseaux, tous les réseaux. Aujourd’hui, la problématique environnementale et l’accélération des recherches sur la métropole post-carbone nous invite à l’introspection disciplinaire de l’héritage de cet urbanisme des réseaux, faisant ressurgir des problèmes qui semblaient résolus depuis longtemps.

La multiplication des appels en faveur de la transition énergétique questionne la durabilité du modèles des grands réseaux de services construits pour la consommation de masse et la croissance, interrogeant les travaux relatifs à ses alternatives et à sa diversité infrastructurelle."

PLAN DE L’ARTICLE

  • Assurer les branchements
    • Du pragmatisme à l’utopie
    • Disconnection is beautiful
  • La diversité infrastructurelle face au macro-système technique
  • Archéologie énergétique pour un territoire renouvelé

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