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Les micro-systèmes techniques de la transition énergétique

27 novembre 2015,

Revue Urbanités n°6, "La ville et les tuyaux", 27 novembre 2015.

| Articles scientifiques

"Chaque transition énergétique pose la question des choix technologiques, ainsi que de l’évolution ou des mutations de l’organisation socio-technique des infrastructures existantes. Les grands réseaux de services de la modernité (transport, communication, énergie et ressource) n’ont cessé de s’étendre et de se structurer depuis la fin du XIXe siècle, apportant d’indéniables améliorations aux conditions de confort et de salubrité des populations. Un cadre théorique est venu accompagner et questionner ce développement technique. Les notions de « mégamachine », de « système technicien », de « large technical system » ou « macro-système technique » ont été théorisées par Lewis Mumford, Jacques Ellul, Thomas Parke Hughes, Bernward Joerges et Alain Gras. Ces auteurs ont établi la spécificité, la diversité et la complexité de ce modèle technique historique de grande échelle (large technical systems) qui influence l’ensemble du champ social."

"La crise environnementale et énergétique du XXe siècle, qui suit la conférence internationale de Stockholm sur l’environnement en 1972 et le choc pétrolier de 1973, a pour écho la prise de conscience des limites des ressources, notamment fossiles, et une mise en doute du « tout nucléaire ». Cette prise de conscience fissure l’un des grands ensembles technologiques de la modernité. Progressivement, la relocalisation de certaines productions apparaît avec les énergies renouvelables comme un nouveau chapitre de l’histoire énergétique. Expérimentés depuis la fin des années 1960, les systèmes alternatifs aux grands réseaux de service traditionnels se multiplient aujourd’hui en Europe. Les notions d’infrastructure de petite échelle, intermédiaire, alternative, décentralisée, dispersée, autonome, déconnectée (Lopez, 2010, 2014), hors réseau ou post-réseau (Coutard & Rutherford, 2015) viennent bousculer un ordre énergétique centenaire. Les small technical systems perturbent et se substituent parfois au large technical systems. Ces micro-systèmes techniques peuvent fonctionner indépendamment des grands réseaux de services existants. La relocalisation de l’énergie (de l’utilisation des ressources locales à la distribution) est une de leurs plus importantes spécificités. Ce changement d’échelle associé à l’émergence de nouvelles relations écosystémiques pose la question de l’aménagement de nouveaux espaces-réseaux et modifie toute la chaîne de production de la ville, jusqu’aux systèmes de gouvernance et de gestion traditionnels. À l’aune de la reconfiguration des territoires de l’énergie, l’autonomie de certaines boucles de services est recherchée par différents acteurs : habitants, architectes, urbanistes, industriels, ingénieurs, énergéticiens et opérateurs de réseau, sans oublier les responsables politiques.

Cet article propose d’interroger quelques-unes des caractéristiques générales des micro-systèmes techniques en revenant successivement sur leur visibilité, leur diversité infrastructurelle, leur potentialité d’interconnexion et la dimension plus politique de cette transition."

PLAN DE L’ARTICLE

  • Des "machines ouvertes" : rapprocher l’énergie des corps
  • Les totems de la transition énergétique
  • Diversité infrastructurelle et interconnexion
  • Avec ou sans vision politique : une réorganisation territoriale à l’œuvre
  • Interactions réseaux-territoires versus obsolescence des systèmes

Lire l’intégralité de l’article sur le site de la revue Urbanités.

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