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Continuité et discontinuité de l’implication des habitants dans les écoquartiers

Le cas de la Zac Pajol à Paris
1er septembre 2015,

Dossier "Participation habitante et écoquartiers", Développement durable et territoires, Vol. 6, n°2, septembre 2015.

| Articles scientifiques

"Cet article porte sur le processus d’élaboration de la Zac Pajol à Paris. Celui-ci est exceptionnel à plus d’un titre. D’abord parce qu’il a émergé à partir de mouvements ascendants, ce qui n’est le cas que dans 8 % des écoquartiers français. Ensuite parce que l’implication habitante s’est déroulée dans un climat de confiance. Les dispositifs créés pour l’occasion se sont révélés être de véritables lieux d’échanges et de dialogue sur la programmation, le schéma d’aménagement urbain et les espaces publics. Ces cadres de rencontre dépassent en effet largement les objectifs d’adhésion ou d’appropriation auxquels se limitent généralement les élus et les professionnels. Enfin parce que les habitants impliqués ont prolongé leur action après les livraisons des bâtiments en organisant des événements culturels autour des équipements publics ou en s’impliquant dans le projet de Paris Nord Est. Pourtant, malgré la présence d’un de leur représentant dans les jurys de concours architectural, ces personnes n’ont pas participé aux choix à l’échelle architecturale (dispositifs spatiaux, matériaux, énergie…) qui se sont effectués dans la sphère interprofessionnelle. En ce sens, ce projet illustre une constante notée dans les recherches menées dans le champ de l’urbanisme sur les dispositifs participatifs en France : même lors de projets dans lesquels les habitants ont été fortement impliqués, ces derniers sont rarement invités à participer à l’intégralité du processus d’élaboration du projet."

"Bien que les logiques d’émergence des quartiers durables en Europe aient différé selon les périodes et les pays (Emelianoff, 2007 ; Souami, 2009), l’association des habitants en tant que partie prenante de ces opérations apparaît comme un dénominateur commun, tant dans la réalisation des projets que dans la mise en œuvre de dispositifs de gestion collective des espaces aménagés (Lefebvre, 2002). Un certain nombre de quartiers durables résultent même de leur initiative comme en Allemagne ou aux Pays-Bas (Emelianoff, 2007). Dans les projets d’écoquartiers, les liens entre performances environnementales, économiques et sociales d’une part et implication des habitants d’autre part sont régulièrement établis dans des termes soulignant leur forte interdépendance. Alors que la participation des habitants est considérée comme l’un des piliers du développement durable, les projets d’écoquartiers pourraient ainsi jouer un rôle moteur dans une évolution significative des démarches de projet en urbanisme. Néanmoins, en France, les politiques publiques ont davantage tardé à considérer la possibilité de faire jouer un rôle aux citoyens dans la définition de l’action publique (Rosanvallon 2006, 2008). Depuis une vingtaine d’années, une posture plus ouverte à cet égard se développe, dans un mouvement général de refonte des modes de gouvernance dans le domaine de l’aménagement (Blanc, 2009). Cette évolution fait face notamment à des phénomènes d’exclusion sociale, de crise de la représentation politique (Sintomer, 2007) et à un désir de plus en plus important manifesté par des membres de la société civile d’être davantage associés à la gestion des « affaires de la Cité ». De fait, les maîtres d’ouvrage publics n’hésitent plus à mettre en avant le caractère « concerté » de leurs opérations eu égard aux obligations réglementaires qui leur sont faites."

PLAN DE L’ARTICLE

  • De la mobilisation habitante contre un projet à l’incorporation des contestataires dans un processus de concertation
    • Le rejet d’un projet de logements impliquant la destruction de la halle
    • La poursuite de la contestation au moment de l’alternance politique à Paris
  • Le dépassement progressif de l’opposition initiale à travers les comités de suivi
    • Quelques tensions au démarrage des comités de suivi
    • L’instauration d’un climat de confiance
  • Maintien mais mise en sourdine des comités de suivi au moment de la conception

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mots-clés Démarches participatives